Lundi 21 janvier 2012 - Journée parisienne
PALAIS de JUSTICE de PARIS et SAINTE CHAPELLE
Les textes sont de Madame Dany AUBRY
Palais de Justice
Visite achitecturale : Madame Annie Claire LUSSIEZ
Conservateur en Chef Honoraire
Ancien Conservateur du Musée de Melun Vicomté
Beau programme pour notre deuxième journée parisienne qu’il nous faut commencer de bonne heure !
Train et métro nous mènent au Palais de Justice où nous avons rendez-vous à 10heures. Notre Conservateur, Dominique Ghesquières, retenue au musée, a laissé le soin à son prédécesseur, Annie-Claire Lussiez de nous guider pour la partie « architecture » et sculptures d’Henri CHAPU.
Quelques données historiques : le Palais fut résidence des rois de France jusqu’au XIVe siècle. Suite à la révolte conduite par Etienne Marcel, Charles V se transfert à l’Hôtel Saint Pol puis au Louvre. Dès lors, l’ancien palais des rois est dédié à la Justice.
Au cours des siècles, il est transformé, agrandi, notamment autour de la Cour de Mai.
La promulgation du Code Napoléon entraîne un vaste réaménagement, poursuivi sous Napoléon III. Incendié en partie en 1871, sous la Commune, sa restauration dure jusqu’en 1914.
Après avoir admiré la belle grille Louis XVI, le Grand Escalier et l’impressionnant portique, nous entrons dans la «Galerie Marchande», autrefois bordée de boutiques, pour gagner l’immense Salle des Pas Perdus, large nef à deux vaisseaux, aux dimensions étonnantes, autrefois Grand’Salle de Philippe le Bel, reconstruite après l’incendie de 1871. Dans ce Palais, tout est gigantesque ! 200 000m2, 7000 portes, 3100 fenêtres, un vrai labyrinthe sur 4 niveaux !
Plusieurs monuments ornent la salle dont celui dédié à Malesherbes, avocat de Louis XVI et le monument aux Morts dédié aux Avocats.
Petit retour sur le XIXe (notamment l’aile de la Cour de Cassation)avec les constructions entreprises sous l’égide des architectes Lenormand et Duc, ce dernier ayant œuvré dans un style plutôt « sage », mélange de styles anciens avec une influence des arts romain, grec et égyptien. C’est à lui que l’on doit l’encadrement du monument devant lequel nous nous trouvons. Mais la statue qu’il abrite est due ….. devinez ? à « notre » Chapu, le chouchou de nos conservateurs.
Nous voici donc devant le monument à Berryer, mort en 1868, avocat célèbre pour les grandes causes qu’il a défendues (Ney, Lamennais, Chateaubriand). La souscription pour le monument rapportera 100 000 francs et c’est Chapu qui est choisi. Le monument représente Berryer plaidant, la main sur le cœur, entouré de la Fidélité et de l’Eloquence. Détail amusant : sous le pied de l’Eloquence, une tortue : symbole de la lenteur de la justice, de la longévité …. Ou de la longueur des plaidoiries ?
Visite du Palais et de la Cour d'Appel : Madame Catherine KATZ
Conseillère à la Cour d'Appel de Paris
Une autre sculpture de Chapu se trouve dans le Palais : un buste de l’architecte Duc, avec, sur le socle le génie de l’Immortalité. Le buste se trouve dans le vestibule de Harlay que nous parcourons sous la conduite de Catherine Katz, une de nos adhérentes. Conseillère à la Cour d’Appel, elle complète notre visite en nous ouvrant deux des salles de la Cour. L’une est la Grande Salle Solennelle où se sont déroulés de grands procès. Magnifique salle lambrissée, ornée d’une tapisserie des Gobelins, de bas-reliefs Henri II, de tableaux et surtout d’un magnifique plafond à caissons dorés entourant la toile « La Justice éclairée par la Vérité pourchassant le Crime… » (le titre est encore plus long !)
La second salle, plus modeste mais plus moderne sert pour les audiences normales de la Cour, avec ses boxes aux parois vitrées anti-balles. Il se traite environ 25 000 affaires pénales par an, 50 000 affaires civiles.
Nous quittons le Palais pour la Cour de Mai. Sous l’escalier se trouve la porte par laquelle est passée Marie-Antoinette lors de son procès.
Après cette matinée très riche, nous nous égayons dans les brasseries environnantes pour reprendre des forces pour l’après-midi.
SAINTE CHAPELLE
Visite de la Sainte Chapelle : Guide conférencière Madame FLEURIOT
Un joyau de l’art gothique : La SAINTE CHAPELLE
Nous commençons par la chapelle basse dédiée à la Vierge, très restaurée au XIXe. Aucune comparaison avec la splendide châsse de verre de la Chapelle Haute, construite de 1244 à 1248 pour abriter les reliques achetées par Saint Louis à l’empereur byzantin Baudouin II.
Dans la tradition, la construction de la Sainte Chapelle est attribuée à Pierre de Montreuil. Pas de contreforts. On s’est rendu compte que les hauts piliers des ogives contenaient du fer. Epargnée de justesse à la Révolution, elle sert ensuite de dépôt d’archives avant d’être restaurée à partir de 1841 par Duban. Deux tiers de ses 600m2 de vitraux sont AUTHENTIQUES. Ils racontent de grands épisodes de la Bible, illustrés dans des médaillons dont la forme varie à chaque vitrail. Les couleurs qui chatoient sous la lumière du jour sont majoritairement des rouges et des bleus, sauf dans la rose refaite sous Charles VIII, à une époque où la découverte du jaune d’argent a permis une gamme de coloris plus étendues, notamment dans les verts et les jaunes. Un détail, mentionné par note guide : les statues des 12 apôtres soutiennent les piliers …. Et l’Eglise. Deux niches étaient réservées au Roi et sa Famille. L’une porte la Fleur de Lys, l’autre le Château de Castille, emblème de la mère de Louis IX, Blanche de Castille.
Au fond, une tribune qui abritait la châsse. Les 100 chapiteaux des arcatures sont ornés de motifs végétaux, tous différents.
Bien difficile de s’arracher à la contemplation de ce bijou d’art gothique …. Mais il nous faut redescendre sur terre !