TRESORS de SENS

Jeudi 21 novembre 2013

TEXTES de Madame Dany AUBRY

PHOTOS de Madame Daniele LEVIAUX

 

Nous aurions souhaité un peu plus de chaleur et même un peu de soleil pour cet après-midi en Bourgogne, préparé avec soin par Yolande Théron de la commission sorties. Mais il nous faudra nous contenter d’un ciel gris.

 

 

MOULIN à TAN : Serres tropicales

 

 

http://www.jardinez.com/Parcs-et-jardins-Parc-du-Moulin-a-Tan-et-Serres-Tropicales_Sens_Yonne_Bourgogne-France_fr_1170.html

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Nous commençons la découverte de Sens par le parc du " Moulin à Tan " où se cachent les serres de collections tropicales de la ville (cérémonie à la Cathédrale qui oblige à changer l’ordre du programme).

Le parc de 15 hectares doit son nom à un ancien moulin sur la Vanne qui extrayait le tanin des écorces d’arbres. Nous parcourons les serres sous la conduite d’un guide passionné et passionnant à la grande connaissance des végétaux dont il a le soin. Cette serre tropicale de 600m2 est unique en Bourgogne.

 

Elle est divisée en 3 parties :

 - une consacrée aux « plantes grasses succulentes »

 - la seconde est un jardin d’hiver

 - la troisième contient des plantes épiphytes.

 

La première serre nous plonge dans le milieu difficile des déserts chauds. Il y pousse cependant toutes sortes de végétaux de toutes tailles. Ils ont développé un arsenal extraordinaire de « pièges à eau » et pris toutes formes possibles pour ne pas en perdre : cactées, euphorbes, agaves, aloès, baobabs, rivalisant d’ingéniosité !

Dans le jardin d’hiver, nous sommes dans la jungle tropicale. Plusieurs étages de plantes nous offrent une étonnante variété de feuilles, de fleurs, de troncs et de fruits (papaye, bananes, cafés).

Victoria Cruziana est la vedette de cette serre : c’est un nénuphar géant d’Amazonie. Ses larges feuilles à rebords ont inspiré, dit-on, l’architecte du Crystal Palace de Londres (aujourd’hui disparu) dont la base reproduisait la base de la coupole de notre feuille.

Une autre curiosité : La Mimosa Sensitive dont la feuille se replie au moindre contact : belle stratégie de défense. http://www.ethnoplants.com/mimosa-pudica/

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La serre des plantes épiphytes, qui se développent sur d’autres végétaux, est un vrai jardin de fleurs : alamendas jaunes, orchidées de tous les tons, dont une bleue magnifique, aristoloche, etc.…. On y trouve aussi des plantes carnivores, des philodendrons géants, des fougères, des cornes d’élan, l’araucaria (arbre de Noël tropical)…..

Nous sommes émerveillés de tant de générosité de la nature qui permet à tous ces végétaux de tirer parti de tout ce qui peut contribuer à leur survie et leur épanouissement, en leur donnant aussi une telle beauté.

 

Nous revenons en ville, sur la place où se dresse la Cathédrale. Attenant, c’est le Palais de l’Archevêché, transformé en musée.

Rappel historique

Carte extraite de l'étude réalisée par Maxime B. (Terminale STAV)

http://cartesepldelaube.blogspot.fr/2012/05/problematique-pourquoi-et-comment-se.html

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L’Agedencum des romains fut une cité puissante, capitale de la province La Lyonnaise IVe ou Senonie.

Elle va conserver une influence sur le Nord et l’Est du pays et sera ensuite le Siège d’un Archevêché avec prééminence sur les évêchés de Chartres, Auxerre, Meaux, Paris, Orléans, Nevers et Troyes (CAMPONT), jusqu’en 627 où Paris devient archevêché. Sa situation au centre d’un important réseau de communication lui a apporté une grande prospérité. Elle fut aussi cité royale et cadre du mariage de Saint Louis avec Marguerite de Provence.

La ville romaine, organisée autour des 2 axes, le cardo et le décumanus correspond toujours au cœur de la ville. Au IVe siècle après. JC, les invasions barbares la contraignent à se doter de fortifications : 3km200, percées de portes et comportant 32 tours….évidemment, on utilise les blocs de pierres antiques qu’on trouve sur place. Au milieu du XIXe siècle, on abat ces murs….et on redécouvre les blocs romains. En 1844, la Société Archéologique voit le jour et c’est le début des collections du Musée qui vont s’enrichir et transférées, dans les années 1980, dans le Palais de l’Archevêché…. Qui nous réserve une belle surprise : en effet, il a été construit … au-dessus des Thermes Gallo-romains, retrouvés in situ. Descendant dans les sous-sols, nous nous retrouvons sous la cour…. Un dédale de couloirs et de salles, les unes à voûtes romanes, les autres à arcades gothiques, où ont trouvé place des blocs antiques et les sculptures romaines découvertes. L’emplacement des Thermes, une très belle mosaïque (des cerfs mangeant des feuillages), un arbre de vie, des motifs évoquant la vigne et le vin. Deux salles contigües, dont l’une contient un hypocauste servant à chauffer l’eau qu’on faisait venir de 12km en amont. Le long des allées, nombreux bas-reliefs et stèles, peuplés de personnages de l’époque gallo-romaine.

 

MUSEE de l'ARCHEVECHE

L’ancienne Chapelle privée de l’Archevêque renferme un des Trésors les plus précieux de France. Dans les années 800, l’Archevêque de Sens était le 2ème personnage le plus important de l’Eglise, après le Pape. Charlemagne lui a donné une partie de son Trésor, notamment des reliques. Le Trésor de Sens a contribué en 1526 au paiement de la rançon de François 1er, après la bataille de Pavie. Il reste beaucoup de superbes objets : châsses, ciboires, suaires brodés, crosses (dont celle de Guillaume de Melun), reliquaires, un magnifique coffret en ivoire sculpté à 12 panneaux, la peigne liturgique de Saint Loup datant du VIIe siècle. etc. La plus belle des tapisseries est celle des Trois Couronnements, donnée au XVe siècle par l’archevêque de Lyon, Charles de Bourbon, à son parent Louis, archevêque de Sens. Au centre le couronnement de la Vierge. De chaque côté, celui de la mère de Salomon et celui d’Esther après le meurtre d’Assuérus. La profondeur de champ, les couleurs, le rendu des personnages sont remarquables.

Nous passons dans une petite salle où une tribune permettait de voir dans la cathédrale et d’assister à la messe, bien protégé. Cette salle renferme les vêtements de Saint Thomas Becket qui avait trouvé refuge à Sens en 1154, après un premier conflit avec Henri II Plantagenet. Une broderie dorée sur fond de velours rouge est réputée avoir été donnée par Henri IV après sa conversion. Dans une vitrine, un grand manteau royal, brodé de fleurs de lys d’or sur un velours bleu que l’on dit avoir été offert par Charles X. En réalité, il avait été donné lors de l’enterrement du Dauphin Louis, fils de Louis XV, et de son épouse Marie-Josèphe de Saxe. Détruit à la Révolution, Charles X a donné de l’argent pour le restaurer.

Dans les autres salles, quelques œuvres emblématiques :

- la maquette de la Porte Dauphine de 1777 qui aurait dû comporter des bas et hauts reliefs évoquant la mort du Dauphin et de la Dauphine, à l’état de plâtres.

- un salon « Art Déco » dû à Raymond Subes, fruit de la donation d’un collectionneur privé, avec une statue de Rodin « l’Age d’airain ».

- de très belles peintures des Breughel, père et fils.

La CATHEDRALE

Nous n’avons pas le temps d’en voir plus, l’heure qui avance et le ciel gris vont nous priver d’une bonne partie de l’intérêt de la visite … surtout concernant les vitraux. La cathédrale Saint-Etienne est la première des grandes cathédrales gothiques de France. L’Archevêque Henri Sanglier la commande en 1140. On construit d’abord le chœur, puis la nef avec alternance de piliers forts et piliers faibles soutenant les voûtes sexpartites et entourée d’un triforium. Le transept a été ajouté au XVe siècle par l’archevêque Tristan de Salazar, permettant ainsi la pose des deux magnifiques rosaces, l’une représentant le Paradis avec de jolis anges musiciens, l’autre le Jugement Dernier. Le jour tombant, nous ne pouvons admirer les plus anciens vitraux (XII siècle) dont on perçoit seulement les magnifiques bleus. Une chapelle renferme le tombeau du Dauphin et de la Dauphine, dû à Guillaume Coustou. Avant de quitter la cathédrale, un dernier regard sur le vitrail de Jean Cousin de 1530 représentant la vie de Sainte Eutrope puis à la petite tête de pierre de Cugnières, sur un pilier, posée là par dérision (il avait cherché noise à l’archevêque).

 

http://www.hdmedia.fr/visite-virtuelle/hd/cbpKepnkh-cathedrale-saint-etienne-sens-89.html

Site panoramique de la Cathedrale de Sens - Cliquez sur le lien

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Merci à Madame Théron pour toutes ces découvertes de trésors insoupçonnés.