Histoire du musée
Au cours du XIXe siècle, l'intérêt porté aux Sciences et aux Arts ne cesse de croître. Melun est alors en pleine expansion ; le quartier de la Varenne est en cours de construction ; la Maison centrale et les abattoirs sont en voie de réalisation ; la voie de chemin de fer Paris - Lyon est mise en place en 1847. Des fouilles archéologiques sont entreprises et entraînent un accroissement des trouvailles. Les thermes, la nécropole et le rempart du Bas-Empire sont ainsi mis au jour.
Des érudits locaux, des amateurs éclairés constituent alors des collections ; parmi eux, Eugène Grésy (1806-1867), qui publie dès 1841 une notice sur un hypocauste découvert à Melun ou encore
Gabriel Leroy (1834-1909), jeune historien et futur archiviste de la ville qui écrit à partir de 1844 de nombreux articles dans l'Indicateur de Seine-et-Marne sur les vestiges préhistoriques et
gallo-romains découverts à Melun.
La création du musée
L'idée de créer un musée est donc « dans l'air ». Dans une lettre adressé le 28 décembre 1850 au ministre de l'Agriculture et du Commerce, Félix Poyez, alors maire de Maire, demande à bénéficier
de la loi du 10 juillet 1850 « décidé que des produits des manufactures pourront être données aux communes ... [Melun venant] de bâtir et de meubler à grands frais un hôtel de ville, une grande
salle de réception à laquelle va être prochainement adjoint un musée qui déjà compte quelques objets d'art et antiques » , deux vases sont alors livrés pour le futur musée. Toutefois, le mérite
de la création de l'établissement revient à Nicolas Riant, successeur de Félix Poyez, qui le 15 décembre 1853, au cours du Conseil municipal , a cette phrase « il faut créer un musée à Melun car
des objets archéologiques ont déjà été déposés à la mairie et que des collectionneurs veulent nous faire des dons » ; premier pas alors essentiel, adoptant dans la même résolution, l'achat de «
casiers vitrés pour la conservation ».
L'impulsion est donnée. Des Melunais aisés et des collectionneurs vont alors prendre les choses en main. Le plus actif est sans conteste Etienne-Pierre Courtois (1818-1875) ; banquier, il devient
conseiller municipal en 18. Il va dès lors convaincre la Municipalité de Melun de prendre des engagements décisifs. En 1860, il publie plusieurs articles dans la presse locale qui relancent
l'opportunité de trouver un emplacement pour le musée.
Le musée à l’Hôtel de ville
Les articles vont faire réagir la Municipalité, ainsi dans la délibération du 28 mars 1860 , prise à l'unanimité et sur proposition du Maire, le Conseil municipal de la ville vote la mise à disposition de salles avoisinant la bibliothèque, à l'Hôtel de ville, pour une installation du musée. L'emplacement trouvé, une Commission est alors nommée pour assurer la gestion des collections.
La Commission
Elle réunit « Héracle Fréteau de Pény, maire de Vaux-le-Pénil, président, Fortuné Nancey, conseiller de Préfecture, vice-président, Etienne-Pierre Courtois, banquier, conseiller municipal, directeur-fondateur et trésorier, François-Julien Decourbe, artiste peintre, membre de la société Artistique de Gand, conservateur et l'abbé Degout, aumônier de l'hospice et Gabriel Leroy, secrétaire ». Le tout « sous le haut patronage » de Charles de Bourgoing, Préfet de Seine-et-Marne.
Un inventaire des anciennes collections de l'Hôtel de ville est dressé - comportant 95 numéros - et remis à la Commission du musée. Elle lance alors par voie de presse une souscription et recueille ainsi pour le nouvel établissement la somme de 1075 francs. En 1868, la question du droit de propriété des collections se pose. Elle entraîne ainsi la ville de Melun à faire valoir son droit de propriété. De départemental, le musée devient municipal en 1871 .