LA CÉRAMIQUE
FAÏENCES de RUBELLES
Vers 1720, en Angleterre, John Astbury met au point une pâte argileuse qui devient blanche dès la première cuisson : elle est additionnée de cailloux de silex broyé d'où le terme de cailloutage.
Josia Wedgwood perfectionne la pâte et le vernis. 144 fabriques s'établissent dans le Staffordshire.
À cette période, tout ce qui est anglais devient à la mode en France et notamment cette « faïence fine ». De nombreuses fabriques s'établissent. En 1836, le baron Alexis du Tremblay, propriétaire
du château de Rubelles, s'associe au baron de Bourgoing et crée la fabrique de Rubelles qui sera en activité de 1839 à 1859.
Les faïences y sont exécutées selon un dérivé de la lithophanie ; cette technique, adaptée aux émaux ombrants, est très originale : la pâte est imprimée en creux, cuite une première fois («
biscuit ») et émaillée ensuite : (plus le creux est important, plus l'émail est foncé), une seconde cuisson achève la fabrication.
Les décors sont très variés, inspirés du goût de l'époque : personnages romantiques, orientalisme, goût du Moyen Âge et style troubadour. De nombreux décors de pampres et de vignes rappellent que
Rubelles tire son nom de rubella vinea, au Moyen Âge le village était alors couvert de vignes. Certains tableaux célèbres sont copiés comme la Vierge de saint Sixte de Raphaël.
Il existe plusieurs marques : A.D.T. Brevet d'invention qui fait référence au brevet pris par Alexis du Tremblay, fabrique d'émaux ou fabrique de Rubelles.
Les émaux ombrants de Rubelles sont copiés et imités. Après la période d'activité de la manufacture, une partie des moules sont vendus (notamment à la manufacture de Choisy-le-Roi) ; le brevet d'invention aurait été repris par la manufacture de Clairefontaine (Haute-Saône) ; le potier Gabry, voisin et concurrent, au Mée-sur-Seine, utilise des moules et des modèles à son compte.
Le musée de Melun conservait une douzaine de pièces jusqu'à l'important legs Beausse en 1968 qui enrichit le fonds de près de 120 pièces. Depuis, les acquisitions se sont poursuivies,
faisant du musée de Melun très certainement la plus importante collection publique de faïences de Rubelles (plus de 300 pièces actuellement).
Autres collections : musée des Arts décoratifs à Paris, musée national de Céramique à Sèvres, musée national Adrien Dubouché à Limoges, musée de l'Ariana à Genève.
Manufacture de Boissettes
La manufacture de Boissettes produit entre 1775 et 1781 des pièces en porcelaine de belle qualité. La porcelaine est fine et bien blanche, le décor soigné et minutieux. Le motif est peint au
pinceau sur glaçure et fixé par une cuisson de petit feu.
Le décor le plus fréquemment employé est inspiré de Sèvres et de Mennecy. Il est constitué de petits bouquets de fleurs multicolores dessinées sur un fond blanc et dites « au naturel ».
La composition du décor sur la pièce répond à un souci esthétique et contribue à dissimuler certaines imperfections de la porcelaine dont la technique est encore mal maîtrisée.
48- Poêlon et son couvercle
Décor polychrome de bouquets de fleurs
H. 7,3 cm ; avec couvercle 14,1 cm
Don Amis du musée - 2002
Marque : B bleu
inv. 2002.5.1
Daniel de MONTMOLLIN
Daniel de Montmollin (né en 1921)
Trois vases Grès émaillé à base de cendre de végétaux - 2001-2004
Daniel de Montmollin est frère de l'abbaye de Taizé dont il a fondé l'atelier de céramique en 1950. Il y mène depuis des années une démarche expérimentale qui a fortement marqué la création
céramique en France. Mêlant art, science et poésie, il parcourt la nature à la recherche des composants des émaux qu'il invente. Il travaille le grès fin et la porcelaine, produisant des pots ou
des vases aux formes épurées et de taille toujours modeste. Il applique ensuite glaçures et émaux qu'il élabore lui-même de manière extrêmement savante.
Ses pièces sont conçues de manière à ce que matière, forme et couverte soient en totale harmonie. Le musée national de Céramique de Sèvres et le musée des Arts décoratifs à Paris conservent et
exposent des pièces de Daniel de Montmollin.
Marie-Laure GUERRIER
Marie-Laure Guerrier (née en 1955) Trois boîtes Porcelaine émaillée - 2007
Installée en Bourgogne, comme Daniel de Montmollin, Marie-Laure Guerrier attache beaucoup d'importance aux formes traditionnelles. Ses techniques sont celles de la porcelaine émaillée. Après
avoir tourné ces pièces, tel un sculpteur, elle évide au couteau à main levée dans la masse centrale d'une terre après cuisson ce qui constituera son motif d'ajours réticulés. Son décor repercé
s'inscrit en céladon et noir, évoquant un réseau arachnéen inspiré par l'art islamique mené dans une grande originalité dans les rythmes à fenêtres cintrées.
Le musée national de Céramique de Sèvres a acquis auprès de la céramiste plusieurs pièces qu'il expose par rotation.